Lors de notre atelier d’intelligence collective sur le budget, organisé dans le cadre de la soirée Atout DSI – Mentorat DSI du 10 janvier dernier, les 30 DSI participants ont bien sûr échangé leurs bonnes pratiques d’optimisation budgétaire. Une vision élargie des coûts s’impose, avec à la clef un durcissement des relations
fournisseurs.
Attention aux coûts du cloud
Avec plusieurs années de recul, la vision parfois idéalisée du Cloud est bien terminée. Plusieurs DSI de la communauté Atout DSI confirment ainsi avoir constaté une explosion de leur budget cloud et enclenché des actions au contentieux avec certains fournisseurs. Le DSI d’une ETI régionale a par exemple évalué l’augmentation de son budget Office 365 à 24% en 3 ans.
Pierre Fauquenot, DSI de transition, appelle à la prudence sur cette « bombe » des coûts du cloud : « Le budget infrastructure dans le cloud dépasse de plus en plus souvent les anciens budgets car complexe à contrôler. Le « on-premise » peut être plus économique avec la performance possible des machines aujourd’hui. »
Il est donc important de vérifier les coûts réels, techniques et humains, et les co-dépendances parfois méconnues. Par exemple, certaines façons de coder ont un impact significatif sur la consommation de cloud (selon l’appel de certaines ressources en local ou dans le cloud).
Les DSI ont d’ores et déjà déployé des solutions pour améliorer la maîtrise de ces coûts. Un des DSI a envoyé l’un de ses collaborateurs en formation chez Amazon pour bien comprendre tous les détails de l’offre sélectionnée. Il a également fait évoluer une membre du département finance de l’entreprise pour le faire devenir data steward (personne en charge de l’organisation et de la gestion de vos données) avec une responsabilité explicite de pistage des coûts.
Le shadow IT reste un frein à la maîtrise des coûts non seulement pour des solutions d’une certaine envergure mais aussi pour celles qui peuvent paraître des micro-solutions (solutions freemiums, entre autres, facilement adoptées de leur propre initiative par les métiers).
Optimisation budgétaire = produit + coût + contrat + sécurité
La gronde continue côté DSI avec des DSI qui rompent leur contrat avec les grands éditeurs logiciels devenus trop cher en frais de maintenance. C’est notamment le cas d’un des DSI présent. Le Cigref se fait également écho depuis de nombreux mois de cette vigilance nécessaire vis-à-vis des grands éditeurs.
Il est particulièrement conseillé de regarder les frais de maintenances, les solutions alternatives, comme les solutions de support indépendant, les logiciels d’occasion, et de bien arbitrer entre une approche cloud (considéré comme des OPEX ou dépenses d’exploitation) et « on premise » (considéré comme CAPEX ou dépenses d’investissement).
La sécurité est aussi un élément à prendre en compte dans la constitution et le suivi d’un budget informatique. Avec la médiatisation récente des coûts des failles de sécurité et des pertes de données pour les entreprises, le comité de direction et les métiers comprennent désormais que la sécurité est aussi un enjeu métier.
Bien entendu, comme le souligne Jacky Galicher, DSI de l’Académie de Versailles, « acheter un service informatique c’est aussi acheter un service sécurisé. Il faut donc demander au fournisseur un engagement de sécurité ».
La plus grande vigilance devra être portée sur les évolutions des produits, par exemple en réclamant un audit de code à chaque évolution. Car le DSI a la responsabilité de délivrer disponibilité et sécurité.
En savoir plus
Catherine Savaete, Account Director France de Rimini Street, constate aujourd’hui que les stratégies des grands éditeurs sont très largement orientées vers le Cloud. Les DSI utilisateurs de solutions on-premise vivent tout particulièrement les limites des services de support offerts. Ils sont parfois obligés de réaliser des montées de version sans ROI réel, pour maintenir le support.
Les enjeux de sécurité posent également la question des performances économiques du “patch everything” car cette approche peut mener à une stratégie lourde, consommatrice de temps, et coûteuse. N’oublions pas que 42% des vulnérabilités connues de bases de données ne sont pas corrigées par les patchs des éditeurs durant leur première année ! (source Aberdeen Group).
Pour retrouver nos précédents articles consacrés au budget de la DSI, un sujet que la communauté Atout DSI suit à l’année :
– Budget de la DSI : si zéro budget donnait plus d’agilité à la DSI ?
– Budget de la DSI, quels leviers de négociation pour gagner en contrôle et en agilité ?
– Budget de la DSI : comment financer ses projets d’innovation ?
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